lundi 3 mars 2008

D’un Murakami à l’autre.

Depuis que j’ai découvert Haruki Murakami, ou plutôt depuis qu’il est devenu un de mes écrivains préférés, tôt ou tard, ça devait arriver, j’allais m’intéresser à son homonyme qui me faisait de l’œil à chaque fois que je m’approchais d’un rayonnage de littérature japonaise dans une librairie.

Je veux bien sûr parler de Ryu Murakami.

Et donc l’autre jour, je me suis lancé avec Miso Soup (イン ザ・ミソスープ - In za Misosūpu) que j’ai terminé hier soir et que j’ai bien aimé.


Je vais essayer de ne pas trop comparer avec Haruki, les deux n’ayant finalement en commun qu’un nom de famille, une nationalité et un métier (ce qui est déjà pas mal, me direz-vous), même si inconsciemment, je suis tenté de le faire (à cause des trois raisons précédemment mentionnée.)

C’est effectivement très différent de ce qu’écrit Haruki. Ici point de réalisme magique frôlant avec le fantastique et le surréalisme. Le roman nous plonge en plein Tokyo des années 90, mais pas n’importe où dans Tokyo, dans les quartiers chauds.

Et au final, on s’approche assez de certaines littératures françaises et américaines avec lesquelles je suis assez familier.

Et comme dans ces littératures, Murakami décrit la déliquescence dans laquelle la société japonaise s’enfonce à ses yeux.

Le livre est prenant assez rapidement, évite les écueils dans lesquels il pourrait tomber (oui, il est question d’un serial killer, non ce n’est pas un whodunit) et décrit un aspect du Japon mal connu (en tout cas pour moi, mais y a-t-il des aspects du Japon que je connais bien ?), mais finalement pas si différent que ça de certaines parties du monde occidental. Par exemple, quand il parle de l’absence d’émotions, de vie même, des personnes telles que les rabatteurs et autres prostituées, ça me fait directement penser aux regards éteints de certains de leurs homologues de la rue St-Denis.

Parfois, je m’interroge un peu sur le propos exact de l’auteur, les jugements que certains des personnages portent sur les clochards, sur ceux qui vivent de et qui consomment dans ces quartiers sont sans appel, et surtout sans pitié, la où parfois il en faudrait peut-être.

Parfois, je crois que j’aurais préféré une description sordide (car descriptions sordides, il y a) sans jugement moral porté. Quand c’est le serial killer qui les porte passe encore, mais c’est plus bizarre quand c’est le narrateur qui le fait.
Peut-être que je me ramollis avec l’âge.
Ça ou alors, c’est une façon qu'à l’auteur de montrer que cette noirceur et ce désespoir envahit tout, même les pensées de ceux qui côtoient ces milieux sans vraiment en faire vraiment partie.

Je penche quand même un peu pour la deuxième option, le narrateur faisant lui aussi partie d’une certaine façon de ce monde qu’il méprise.

Malgré cette ambiguïté dans le propos, le roman reste très bon, avec une histoire tenant très rapidement en haleine et un personnage principal assez attachant.

Un auteur à approfondir donc.

Sinon ça me donne des envies de soupe miso pour ce soir cette histoire...

2 commentaires:

  1. Bonsoir,

    J'ai bu de soupe miso pour ce soir....lolol....J'ai deja lu quelques romans de Haruki Murakami sous l'influence des Francais qui aiment la litterature japonaises, mais je ne connaisais pas cet auteur.

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  2. Amusant que ce soit des Français qui t'aient fait découvrir Karuki Murakami. Je pensais qu'il était très célèbre au Japon, mais peut-être est-ce parce que c'est l'auteur préféré de l'amie japonaise qui me l'a fait découvrir.

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