samedi 17 décembre 2005

Je vous ai déjà dit que je détestais le froid ?

Alors voila, c’est le truc habituel typique…
Aujourd’hui, il m’est « arrivé » (le mot est un peu fort) tout un tas de trucs qui feraient des entrées intéressantes ici même, mais maintenant que je suis devant mon ordinateur, c’est le vide.
Bon, je vais taper un peu comme ça vient, ça sera moins construit (et moins lisible ?), mais les trucs me reviendront peut-être.

Commençons par un truc qui va sembler une évidence pour tout Européen, mais c’est quand même bien les villes où il y a de la vie dans les rues, et pas qu’au centre commercial. C’est vraiment le genre de trucs que je redécouvre (je n’avais jamais « oublié », je ne l’avais juste plus vécu depuis trop longtemps) sur l’Europe et qui me font l’apprécier (ou plutôt qui me font oublier tous les trucs que j’y déteste.)
Je crois que l’évènement de la journée était d’ailleurs un truc de cette veine.
Alors que je marchais dans le 6ème j’entendis soudain une salve d’applaudissement du côté de la place St Sulpice. Je vais donc voir de quoi il en retourne, il y a bien sûr l’attroupement attendu, et je découvre ce qui se cache derrière :
Une trentaine de personnes toutes munies de tambours de diverses tailles et jouant comme des fous sur des rythmes inspirés de samba sans totalement en être.
Un concert entier en association avec l’organisation qui s’occupait du village de Noël du lieu.
J’ai trouvé le site du « groupe », jugez vous-même (il y a un petit clip qui vous donnera une vague idée du truc).
http://www.muleketu.com/
Et je dois vous dire que près d’une heure durant, et malgré la température approchant les zéros, l’énergie dégagée par eux avait quelque chose de magique, au point que je ne voulais plus que ça s’arrête.
Mais bon, à part vous en faire de la pub, je ne sais trop qu’en dire d’autre.

Sinon un truc m’amuse à Paris… C’est cette volonté qu’ont certains Parisiens à entretenir une certaine vision de leur ville (et par extension de la France) à grands coups de clichés ayant la vie dure, car ce sont eux qui les maintiennent en vie. Je pensais en particulier à des trucs comme jouer de la musique des années 30 dans certains cafés, les vieux manèges de chevaux de bois, et les trucs de ce genre.
Je me demande si c’est pour des raisons touristiques (ça plait au touriste… mais par la même occasion lui fait ramener une vision fausse de notre pays chez lui), ou s’il y avait vraiment chez certains Parisiens une nostalgie d’un passé aussi révolu que mythique car n’existant que dans un certain imaginaire. (Un peu comme le « Far West » aux US).

Bon ben voila… J’ai au moins deux trucs qui me sont revenus… J’ai du en oublier autant.

dimanche 11 décembre 2005

Lieux, centre, etc.

Un truc bien depuis que je suis à Paris, c’est que tous les noms de lieux célèbres dont j’entends les noms depuis que je suis petit (surtout à la télé) deviennent moins abstraits.
Je sais maintenant où sont et à quoi ressemblent (pour ne nommer que quelques uns), la rue de Varenne, la Tour d’Argent, St Germain des Prés, le Grand Rex, etc…
Cela donne une dimension toute différente à la ville. Ce qui n’est pas plus mal.

Par contre, et ce même si je condamne cet état de fait depuis plusieurs années, cela m’a fait réaliser que la centralisation de la France à Paris est encore plus poussée que je ne l’avais imaginée. Avant, cette centralisation n’avait pas cette dimension concrète qu’elle a aujourd’hui.
Il y a quelques années, quand j’ai commencé à dire, un peu par provocation, que la France était une colonie de Paris, j’exagérais.
Mais en fait, ce dont je n’avais pas conscience c’est que je n’exagérais pas du tout.
C’est simple, en France tout est à Paris. Le reste (et les 50 millions de personnes qui vont avec) ne comptent que peu ou pas.
Jamais dans aucun pays je n’ai vu pareille concentration de tout dans une seule et même ville.
Sérieusement, ça fait peur.
Et qu’on ne vienne pas me parler de décentralisation exercée par les gouvernements depuis quelques années. Il ne s’agit que d’une mauvaise blague, un effet d’annonce et je ne sais quoi d’autre.
Il n’y aura de vraie décentralisation en France, non seulement quand les régions et les départements auront plus d’autonomie et de pouvoir politique (qui peut me dire à quoi servent vraiment les régions de nos jours ?), mais surtout quand les centres politiques, culturels, économiques, médiatiques et j’en passe du pays ne seront pas tous dans la même ville.
Et ça, à part un cataclysme détruisant Paris, je vois pas comment ça peut arriver.

samedi 10 décembre 2005

Tournée des bars

L’on m’accuse de délaisser ce blog. Ce n’est pas vrai. Ou plutôt, si c’est vrai, mais indépendant de ma volonté. Voyez-vous depuis que je suis à Paris, il m’arrive souvent des trucs (ou j’en vois) qui auraient leur place ici, mais souvent je me dis : « oui, mais ça ferait un post de deux lignes, j’attends un peu pour qu’il y en ait plus à dire et c’est vrai qu’au final, j’attends, j’attends et rien ne se passe.

Or hier, avec Vittorio, mon coloc italien, Andrea et Davide ses potes italiens (l’un en visite, l’autre vivant lui aussi à Paris), nous avons décidé de sortir dans le quartier Oberkampf dont on m’avait parlé comme d’un haut lieu de débauche alcoolique parisien.
Première erreur de touriste et de neo-parisien, sortir du métro à la station Oberkampf (on m’informa plus tard qu’il aurait mieux valu sortir à Menilmontant). Deuxième erreur, prendre la rue dans le mauvais sens et se retrouver finalement devant le Cirque d’Hiver. Et de tournée des bars, nous atterrîmes finalement dans un bar des plus étranges. Etrangeté provenant du contraste entre le lieu, le barman et la clientèle des lieux. On aurait dit un « café du commerce » avec un vieux barman un peu ronchon, mais sympa. Alors que la clientèle était dans la vingtaine, estudiantine et ce genre de choses.

Pourquoi cette soirée mérite-t-elle une entrée dans ce blog ?
Justement en grande partie à cause de la clientèle. La soirée était « typiquement française », mais un peu trop en fait, on aurait vraiment dit un cliché. Alors, je me demande si ce genre de lieu est normal à Paris ou non. Je fais en particulier référence au groupe qui jouait qui faisait très « parisien » (je vous rappelle que nous sommes dans la domaine de la représentation et du cliché). Un peu comme des groupes du genre des Négresses Vertes pouvaient l’être dans le temps. Personnellement, la dimension de simulacre de tels groupes (avec leur volonté de recréer une « authenticité » un peu passéiste, mais qui surtout n’a jamais vraiment réellement existé, sauf peut-être dans un imaginaire collectif) m’a toujours un peu gêné voire rebuté, mais il y a visiblement un public pour ça. D’ailleurs la clientèle était de ce genre de public. Ce qui me semblait étrange, c’est que ces gens me rappelaient une certaine population toulousaine d’il y a 10 ans (avec des bars d’alors comme le Griot par exemple), et que je croyais assez localisée dans l’espace et dans le temps. Vous savez, ce côté bobo… non pas bobo (je suis juste en train de commencer à saisir les connotations de ce terme), juste « bo » (la partie bohème, pas la partie bourgeois), vous savez, avec des filles déjà pas top, mais surtout qui semblent essayer de s’enlaidir plutôt que le contraire, des dreadlocks à profusion (j’ai toujours trouvé que des dreadlocks pour un blanc est une des pires choses que quelqu’un puisse porter) et ce genre de choses.

Bref, cette soirée fut enrichissante dans le sens où des éléments de mon passé que je détestait à l’époque que je croyais avoir complètement laissé derrière (je n’ai jamais été comme ça, mais j’ai fréquenté beaucoup trop de personnes de ce type dans mon passé) et qui semble vouloir essayer de me rattraper, mais je courrai plus vite que lui.