samedi 10 décembre 2005

Tournée des bars

L’on m’accuse de délaisser ce blog. Ce n’est pas vrai. Ou plutôt, si c’est vrai, mais indépendant de ma volonté. Voyez-vous depuis que je suis à Paris, il m’arrive souvent des trucs (ou j’en vois) qui auraient leur place ici, mais souvent je me dis : « oui, mais ça ferait un post de deux lignes, j’attends un peu pour qu’il y en ait plus à dire et c’est vrai qu’au final, j’attends, j’attends et rien ne se passe.

Or hier, avec Vittorio, mon coloc italien, Andrea et Davide ses potes italiens (l’un en visite, l’autre vivant lui aussi à Paris), nous avons décidé de sortir dans le quartier Oberkampf dont on m’avait parlé comme d’un haut lieu de débauche alcoolique parisien.
Première erreur de touriste et de neo-parisien, sortir du métro à la station Oberkampf (on m’informa plus tard qu’il aurait mieux valu sortir à Menilmontant). Deuxième erreur, prendre la rue dans le mauvais sens et se retrouver finalement devant le Cirque d’Hiver. Et de tournée des bars, nous atterrîmes finalement dans un bar des plus étranges. Etrangeté provenant du contraste entre le lieu, le barman et la clientèle des lieux. On aurait dit un « café du commerce » avec un vieux barman un peu ronchon, mais sympa. Alors que la clientèle était dans la vingtaine, estudiantine et ce genre de choses.

Pourquoi cette soirée mérite-t-elle une entrée dans ce blog ?
Justement en grande partie à cause de la clientèle. La soirée était « typiquement française », mais un peu trop en fait, on aurait vraiment dit un cliché. Alors, je me demande si ce genre de lieu est normal à Paris ou non. Je fais en particulier référence au groupe qui jouait qui faisait très « parisien » (je vous rappelle que nous sommes dans la domaine de la représentation et du cliché). Un peu comme des groupes du genre des Négresses Vertes pouvaient l’être dans le temps. Personnellement, la dimension de simulacre de tels groupes (avec leur volonté de recréer une « authenticité » un peu passéiste, mais qui surtout n’a jamais vraiment réellement existé, sauf peut-être dans un imaginaire collectif) m’a toujours un peu gêné voire rebuté, mais il y a visiblement un public pour ça. D’ailleurs la clientèle était de ce genre de public. Ce qui me semblait étrange, c’est que ces gens me rappelaient une certaine population toulousaine d’il y a 10 ans (avec des bars d’alors comme le Griot par exemple), et que je croyais assez localisée dans l’espace et dans le temps. Vous savez, ce côté bobo… non pas bobo (je suis juste en train de commencer à saisir les connotations de ce terme), juste « bo » (la partie bohème, pas la partie bourgeois), vous savez, avec des filles déjà pas top, mais surtout qui semblent essayer de s’enlaidir plutôt que le contraire, des dreadlocks à profusion (j’ai toujours trouvé que des dreadlocks pour un blanc est une des pires choses que quelqu’un puisse porter) et ce genre de choses.

Bref, cette soirée fut enrichissante dans le sens où des éléments de mon passé que je détestait à l’époque que je croyais avoir complètement laissé derrière (je n’ai jamais été comme ça, mais j’ai fréquenté beaucoup trop de personnes de ce type dans mon passé) et qui semble vouloir essayer de me rattraper, mais je courrai plus vite que lui.

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