mercredi 6 février 2008

La Fin des Temps

Je viens de finir -oui, bon c'était il y a quelques jours- La Fin des Temps (世界の終わりとハードボイルド・ワンダーランド - Sekai no owari to hâdoboirudo wandārando) d'Haruki Murakami.



J'avais déjà parlé un peu de lui et de comment il est en train de devenir mon auteur préféré.
Mais voila, je ne sais trop que penser de ce livre. Ce qui m'embête un peu parce que c'est le livre préféré de la personne (oserais-je dire "de l'amie" ?) qui m'a fait découvrir cet auteur.
Je ne sais trop qu'en penser parce que contrairement à tout ce que j'ai lu de lui jusqu'à présent, ce livre ne m'a pas autant marqué, ému, transporté que les autres. Il y a même certains passages (vers le début surtout) que j'ai trouvé presque ennuyeux.
Maintenant n'allez pas vous méprendre, je l'ai quand même aimé, mais je sais pas, il manque quelque chose. Peut-être que c'est le fait que contrairement aux autres de ses livres que j'ai lus jusqu'à présent et qui naviguent entre le réel et le moins réel, celui-ci franchit le pas vers l'imaginaire très rapidement. Peut-être est-ce le fait que le phénomène d'identification au(x) personnage(s) principal/ux fut beaucoup moins fort que dans d'autres de ses romans.
Ou bien, la traduction serait-elle à mettre en cause ?

De base, j'ai toujours eu une certaine suspicion envers les traductions d'œuvres littéraires (alors qu'elles devraient bénéficier d'un travail méticuleux, elles sont trop souvent torchées pour causes d'impératifs financiers (un traducteur est mal payé, et il l'est à la quantité, pas la qualité)), au point que durant des années je me suis refusé à lire toute littérature non écrite en anglais ou en français (et même encore aujourd'hui, j'ai du mal). En lisant Murakami, je dois avouer que j'étais assez content de la traduction, bien que je ne puisse pas vraiment comparer avec le texte original. Mais là, c'est en lisant des trucs en anglais sur ce roman, je suis devenu un peu suspicieux.
J'ai l'impression que la traduction est relativement faible, et pourtant il s'agit de la même traductrice que ses autres romans.
Je pense en particulier à la traduction de certains "noms propres" donnant en anglais une atmosphère assez Cyberpunk (car c'est aussi un peu de cela dont il s'agit) à l'une des deux moitiés du roman et qui m'ont assez gêné tout au long de la lecture en français.
Voyez plutôt:
  • Calcultec devient Programmeur
  • Semiotec devient Pirateur
  • INKlings devient ténébrides (et je viens d'apprendre qu'ils seraient en fait des sortes de Kappa, une créature mythologique japonaise, chose jamais explicitée, ni même insinuée dans la version française (mais peut-être que leur description suffit à un Japonais pour le comprendre)
Sans même parler du titre, comment "La Fin du Monde" devient-elle "La Fin des Temps" et pourquoi se débarrasser de l'autre moitié "Le Pays des Merveilles Sans Merci / Hardboiled Wonderland" tout aussi important ?

Mais pour finir sur une note positive, je conseille quand même ce livre (mais plutôt en anglais ou bien sûr en japonais si vous pouvez), et une fois de plus dans un roman de Murakami, un des éléments du roman (ici pas moins que le fin mot de l'histoire) est aussi présent sous une autre forme dans un truc que j'avais écrit il y a quelque temps. Ça fait maintenant deux fois, la première étant dans Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil (国境の南、太陽の西 - Kokkyō no minami, taiyō no nishi), ce qui est toujours un peu étrange.
Et puis, plus haut, je parlais de ma difficulté à m'identifier (et donc m'attacher) aux personnages, ce n'est toutefois pas vrai sur la fin (et donc arrêtez ici la lecture de ce billet si vous ne voulez pas vous gâcher un petit bout de la surprise) quand le narrateur veut tout faire pour quitter La Fin du Monde et que la seule chose qui le fasse hésiter soit la promesse d'une relation avec cette femme. C'est le genre de trucs qui résonne un peu bizarrement en moi en ce moment... mmmm....

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