mardi 29 janvier 2008

La grève du WGA a au moins un avantage :

Je regarde à nouveau des films.

Tout d'abord, je tiens à souligner (même si je me demande combien de personnes lisant ceci savent de quoi je parle et en quoi mon avis sur la question leur est important)
que je soutiens à 100% le WGA dans sa lutte pour quelque chose qui devrait leur revenir de droit.

Néanmoins, je dois avouer que le fait que la production de toutes les séries TV soit interrompue et que les chaînes soient arrivées ou vont arriver à cours de nouveaux épisodes à diffuser (et même si Lost débute dans 4 jours !) me permet de trouver de nouveau le temps de regarder des films de nouveau.

Du coup, je me dis : pourquoi ne pas faire mes critiques ici, ou du moins faire part de mes impressions, je ne suis pas sûr d'être très bon pour faire des critiques argumentées et valides sur n'importe quel film. Voyons voir...

Alors au programme, deux films japonais (bientôt incollable sur la culture nippone je vais être, s'il pouvait en être de même sur d'autres "éléments" de ce pays) et un film américain.

Procédons par ordre chronologique de visionnage.


Flower & Snake
(Hana to Hebi - 花と蛇)

Je ne savais rien de ce film avant d'acheter le DVD. Oui, je suis comme ça parfois. Un détail va m'attirer et je vais acheter, pour voir (au pire je peux revendre plus tard).
En l'occurrence, c'est la beauté et le mystère entourant la jaquette qui m'ont poussé à vouloir savoir de quoi il en retournait.
Plutôt qu'une description laborieuse, la voici :


Bref, il s'agissait clairement d'un film à la fois japonais, artsy et contenant très certainement une bonne dose d'érotisme (et du bondage, suggérait le verso de la jaquette).
Un bon choix !
Mouais... Pas totalement convaincu. Même si ce film est l'adaptation d'un roman paraît-il culte, même s'il n'est pas dénué d'un certain esthétisme, même s'il contient un certain message féministe par moment (que des chiennes de garde viennent en débattre avec moi, je les attends de pied ferme), même s'il y a quelques bonnes trouvailles (le "maître de cérémonie" et ses uniformes de Sailor Moon ou de ballerine), même si les acteurs semblent être de vrais acteurs et semblent savoir jouer, même si l'actrice principale (nous allons y revenir dans deux lignes) a une plastique des plus plaisantes, je suis plus que resté sur ma faim.
Car de film érotique d'art et d'essai, il n'en est rien. A part, au cours de deux ou trois scènes, je ne pouvais m'ôter de l'esprit que j'étais en train de regarder un film érotique sur M6 un dimanche soir (ah... on m'informe qu'M6 ne diffuse plus de films érotiques le dimanche soir... Cela ferait-il donc si longtemps que je n'ai pas regardé M6 ? Apparemment, oui).
Bref, on est loin de tout ce que la jaquette m'avait fait imaginer (mais peut-être ai-je une trop grande imagination).

Reste un truc qui continue de m'intriguer : l'actrice principale (du nom d'Aya Sugimoto) serait a priori, non une starlette essayant de se faire connaître, mais bel et bien une actrice célèbre et plutôt renommée au Japon. J'ai encore quelques doutes là-dessus (surtout en voyant sa filmographie sur imdb), mais si c'est le cas, je suis impressionné par sa prestation et son courage pour s'exposer (au propre comme au figuré) de la sorte. Ça, ou bien il y a un élément culturel qui m'échappe.


Enchaînons sans transition et avec:

Into the Wild


Encore une fois la recette a marché : quand je commence à désespérer du cinéma américain (Ai-je seulement vu un bon film américain sorti en 2007 ? Certainement... Mais ils furent rares) il suffit que je me tourne vers Sean Penn qu'il soit dans son rôle d'acteur ou dans sa chaise de réalisateur (encore que The Pledge m'ait déçu, mais c'est une autre histoire).
Cette fois, il est réalisateur et il nous livre une histoire (vraie) pleine d'émotions et de force comme rarement on en voit au cinéma. Difficile de parler de ce film en fait. C'est l'histoire d'un jeune homme fraîchement diplômé d'Emory College (une très bonne université d'Atlanta) et qui décide de partir 'into the wild' (dans la nature) par rejet de la société en général et de ses parents et de ce qu'ils représentent (la société donc) en particulier.
Voila, c'est à peu près tout ce qu'il y a à en dire, ensuite, il suffit de se laisser porter par les images, par les émotions et tout simplement par le périple de ce jeune homme dont on comprend à la fois très bien les motivations et si peu l'extrémisme de la démarche qui va vers sa destinée inéluctable et prévisible dès le début tant son acte n'aurait eu que peu de sens s'il s'était conclus autrement (oui je suggère plus que fortement la fin, mais si on ne la comprend pas dès les premières minutes du film, je suggère encore plus fortement d'arrêter de trop regarder de bouses qui abîment le cerveau).
Reste un superbe hommage à cet homme qui a osé. Qui osé faire ce dont nous rêvons (plus ou moins) tous, mais que nous n'aurons jamais assez de courage ou de folie pour mettre en pratique : dire merde à tout et à tous et disparaître dans la nature.
(moi, je sais que si un jour, je le fais, ce sera sur une plage des Caraïbes, pas au fond de nulle part en plein milieu de l'Alaska, de suite, il y a une différence tangible).


Rhapsodie en Août
(Hachi-gatsu no kyôshikyoku - 八月の狂詩曲)



Ou comment ma volonté récente de m'intéresser au Japon aura au moins un effet positif sur le long terme : j'aurai enfin mis un terme à une des plus grosses lacunes culturelles dont je m'étais rendu coupable, à savoir ma méconnaissance totale de l'œuvre d'Akira Kurosawa).

Hier soir, j'ai donc vu l'avant-dernier film de Kurosawa, Rhapsodie en Août.
Il est, parait-il, considéré comme un film mineur dans l'œuvre de Kurosawa et c'est vrai qu'au début il donne une drôle d'impression, mais je pense que cela vient du look terriblement 80's des gamins. Pendant ces premières minutes, je ne cessais de me demander où ce film allait bien pouvoir me mener, tant on a l'impression qu'il ne va nulle part. C'est qu'il s'agit d'un film insidieux. Au début on voit que ces quatre gamins et leur vieille grand-mère vivant une vie qui semble finalement très banale si ce n'est cette histoire de frère (de la grand-mère) vivant à Hawaï, mais sans s'en rendre compte on est rentré dans un univers, dans une vie, celle de la grand-mère, survivante de la bombe de Nagasaki et qui a en elle ces stigmates qui ne s'effaceront jamais, une certaine culpabilité d'avoir survécu là où tant sont morts, y compris son mari et de nombreux membres de sa famille.
Mais ce film n'est pas que sur la bombe. Il est beaucoup plus que ça, qu'il s'agisse du traitement des rapports de la grand-mère avec ses petits-enfants, de la place des adultes dans cette relation et ce monde, de l'étrange rôle (mais pourtant complètement indispensable au film) que joue Richard Gere, portant en lui toute l'Amérique telle que le Japon la voit, et surtout la culpabilité de l'atrocité commise ce 9 août 1945.
Peut-être un film mineur dans l'œuvre du réalisateur, mais absolument un film à voir, émouvant souvent, didactique parfois (quelque part c'est un film pour enfants de par cet aspect) magnifique toujours.

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