mercredi 19 novembre 2008

Invasion de Pintades.

Je suis victime et témoin d’un étrange phénomène depuis quelque temps. Quand je vais au restaurant je me retrouve presque systématiquement assis à côté d’une table composée de 2 à 8 Parisiennes, âgées entre 25 et 35 ans en moyenne (parfois plus jeunes ou plus vieilles, mais c’est rare).
Et c’est à chaque fois la même chose.
Elles parlent fort, trop fort, genre elles se croient seules au monde. Et vu l’espace qu’il y a entre deux tables dans les restaurants parisiens (quand il y en a, de l’espace) j’ai vite fait d’avoir l’impression d’être assis à leur table, étant ainsi inclus involontairement dans leurs conversations, du moins en temps qu’auditeur. Au point que si la personne avec qui je mange est peu bavarde ou polie (c'est-à-dire qu’elle ne parle pas aussi fort que si on était seulement tous les deux dans la pièce), j’entends beaucoup mieux la conversation de mes voisines que celle que je partage avec mon interlocuteur.
Je me retrouve donc très souvent contraint à écouter ces conversations en mangeant plutôt que de vraiment discuter avec mon compagnon de table.
Et c’est là que tout empire.

C’est que voyez-vous, leurs conversations gravitent autour de deux et uniquement deux sujets :
-Leur mec.
-Leur boulot.
Et c’est tout…
Mais il y a pire.
C’est que voyez-vous, il est possible d’avoir des conversations très intéressantes, amusantes, fascinantes, instructives sur ces deux sujets.
Mais pas les leurs.

Il s’agit toujours soit de se plaindre de certains trucs qu’a fait son mec, et de demander à sa copine que faire et que dire à son mec, alors que systématiquement, la réponse est la même, il s’agit de communiquer avec son mec et parler de ça avec lui, pas avec son amie. Ou alors de raconter le dernier achat de meubles avec son mec. Ou son dernier week-end en Normandie avec son mec. Ou de dire à sa copine que son mec n’est pas chaud pour avoir des gosses.
A croire que toutes les Parisiennes de moins de 40 ans sortent toutes avec le même mec. Un mec certainement riche ou dieu de sexe (ou les deux) parce que sinon je ne comprends pas pourquoi rester avec.

Mais là où ça empire, c’est quand la conversation tourne autour du boulot, ce qui est très souvent le cas dans les restaurants à midi, puisqu’on y déjeune souvent avec ses collègues.
Là aussi, j’ai l’impression que toutes les Parisiennes de moins de 40 ans bossent dans la même boite, où elles ont toutes le même boulot inintéressant dans une boite dont on se demande bien souvent l’activité et où tout ce qui s’y passe c’est que le mec de la compta est vraiment lourd que la réunion de ce matin était vraiment chiante, que Christophe a vraiment fait n’importe quoi avec le rapport que si on lui disait ça irait beaucoup mieux, mais qu’on va pas lui dire pour pas le vexer, etc, etc, etc (je vous passe les détails encore plus triviaux mais pas moins fréquents dans les conversations).

De quoi me donner envie de partir en courant à chaque fois. Sauf que j’ai un repas à finir.

Parfois, je suis persuadé que toutes les Parisiennes sont des clones (ce qui n’est pas forcément faux vu le microcosme coupé du monde qu’est Paris) :

-Des femmes n’ayant aucune intérêt particulier dans la vie (si, de temps en temps elles disent qu’elles sont allées voir le dernier film de merde à la mode du moment qu’il faut aller voir parce que tout le monde y vas ou qu’elles ont lu le dernier Anna Gavalda et leur interlocutrice de demander si c’était bien et de dire qu’elle ira certainement le voir, ou qu’il faut vraiment qu’elle le lise, et la conversation sur le sujet s’arrêtera là).
-Des femmes qui sortent avec des mecs fades et creux au possible (qui se ressemble, etc…) avec qui elles ont un problème chronique de communication et qui n’ont pas grand-chose à partager avec eux sinon aller acheter des meubles et aller en week-end en Normandie entre deux repas chez la belle-famille en attendant d’avoir des gosses (une fois les gosses pondus, je présuppose que leur intérêt dans leur copain diminue considérablement, son rôle de géniteur accompli, il ne lui reste plus que son rôle de fournisseur de sécurité matérielle).
-Des femmes qui bossent dans des bureaux où elles s’emmerdent grave, mais là-dessus, elles ne sont pas à blâmer parce que clairement leur boulot est inutile et inintéressant, voire leur entreprise même est inutile sinon à occuper tous ces gens pendant la journée (un peu comme une crèche, mais pour adultes, d’ailleurs la maturité des comportements entre collègues ne trompe pas) et à faire baisser les chiffres du chômage.

Et après on se demande pourquoi je fuis les Parisiennes comme la peste.


La prochaine fois (si je n’oublie pas), je vous parlerai des deux bourgeoises de 60 ans qui déjeunaient à côté de moi l’autre jour… Un style différent de leurs homologues trentenaires, mais tout aussi cocasse.

1 commentaire:

  1. :)))
    J'attends impatiemment pour la suite.
    Mon ami a dit que les gens parlent de deux sujets uniquement - relations et argent.
    Les conversations d'autres sont tres interessantes parce que ce ne sont pas des amis, alors parfois on decouvre des perspectives:) Mais aussi, c'est difficile de juger trop vite.J'etais avec ma copine dans un cafe recemment et nous avions une tres interessante conversation sur quelque chose asssez controversee (mais je ne me souviens plus). La musique etait trop basse et il n'y avait qu'un etudiant dans le petit espace d'une des chambres. Je mourrais d'envie de lire ses pensees parce qu'il a du penser que nous sommes ...:)

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