jeudi 24 août 2006

Les Parisiens sont revenus !

Je le sais car ma rue qui était d’un calme presque inquiétant, mais auquel je m’étais grandement habitué, depuis près d’un mois est redevenue la mini Babylone (ou le mini Capharnaüm au choix) qu’elle est 11 mois par an.

Et surtout les klaxonneurs compulsifs sont revenus eux aussi, et me le font savoir presque tous les matins…

Je me suis interrogé de longs mois sur leur compte, pas à longueur de journée, rassurez-vous, mais au moins quelques minutes chaque matin alors que l’un d’eux venait de me réveiller par obsession de l’avertisseur sonore.

Pendant longtemps, je me suis demandé si la majorité des automobilistes parisiens n’étaient pas en fait des débiles légers. Et si, en toute franchise, je dois vous avouer que j’en suis de plus en plus convaincu, vu leurs diverses réactions au volant, cette explication ne me satisfaisait pas complètement.
Pourquoi donc klaxonnent-ils comme ça, systématiquement, de façon quasi-pavlovienne, dès que la circulation est arrêtée, voire même seulement ralentie ?

Espèrent-ils vraiment que, parce qu’ils ont annoncé bruyamment leur présence, le flot de véhicule va repartir instantanément ?
Surtout que dans la très grande majorité des cas, la source de l’arrêt est située loin devant eux, et que dans un encore plus grand nombre de cas (du moins dans mon quartier), ce blocage est dû à une livraison, et klaxon ou pas klaxon, circulation bloquée ou non, le livreur ne partira pas tant qu’il n’aura pas fini sa tâche.
Les automobilistes parisiens sont si stupides que ça pour ne pas comprendre une chose si simple et si évidente ?

Non.
Enfin, si, je reste persuadé qu’un certain nombre sont des débiles légers. Je ne sais pas si c’est la pollution ou le manque de soleil, mais je trouve l’intelligence moyenne du Parisien, légèrement inférieure au reste de la France (du moins des régions que je connais bien, c'est-à-dire essentiellement le Sud-Ouest). Et non ne prenez pas automatiquement la mouche à la lecture de ces propos si vous êtes parisien, cela ne veut pas dire que tous les Parisiens sont des imbéciles, loin de là, juste qu’il semblerait y en avoir plus ici qu’ailleurs (en proportion s’entend, en valeur absolue c’est une évidence pour des raisons bêtement démographiques).
Bref, je ne peux croire que c’est la raison pour tant de détraqués du klaxon dans cette ville.

Et puis petit à petit, au fil des mois, je me suis souvenu d’états de fait que j’avais eu tendance à oublier lors de ma vie loin de France. Pas oubliés dans le sens « en oublier l’existence », non, c’est juste que ces caractéristiques n’ayant plus fait partie de mon quotidien pendant des années, je ne les avais plus à l’esprit quand j’observais une situation.

De quoi est-ce que je veux parler ?
De la propension maladive qu’ont la plupart des Français (et des Parisiens en particulier) à râler systématiquement dès qu’ils font face à une situation qui leur déplait ainsi que ce souhait presque névrotique à toujours vouloir donner son opinion sur tout et n’importe quoi, surtout quand on ne la leur demande pas (ce qui revient plus ou moins à la même chose au final).

C’était donc ça !
Le Parisien qui klaxonne le fait parce qu’il n’est pas content d’être bloqué dans la circulation et il veut le faire savoir au monde entier, car ceci est d’une importance cruciale, presque une question de vie ou de mort. Et c’est malheureusement et certainement la seule façon qu’il a de se sentir exister.
Ça et cette propension –elle aussi très française- à croire qu’en exprimant son désaccord, on a agit contre la chose que l’on désapprouve. Un peu comme quand les gens manifestent contre ceci ou cela et qu’ils se disent qu’ils ont lutté contre ceci ou cela. (vous remarquerez d’ailleurs qu’on manifeste toujours contre quelque chose, jamais pour quelque chose… très symptomatique à mon avis)
Bref, ce serait risible si ça ne gangrenait pas la société française à un tel point que la plupart des Français ne s’étant jamais posés pour réfléchir sur la chose, refusent de la voir avec une véhémence un peu triste (car cela impliquerait très certainement une grosse remise en question qu’ils ne sont pas prêts ou qu’ils ne souhaitent pas accomplir) et continuent de confondre parole et action ; et surtout si ça ne me réveillait pas presque tous les matins de manière très désagréable.

Ce qui m’amène à une autre réflexion sur le fait qu’un nombre pas négligeable de Parisiens semblent détester leur vie, mais ne font rien pour essayer de la changer.
Mais cette entrée est déjà trop longue, donc ce sera pour une autre fois… Peut-être. Ou peut-être pas.

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